Protéger son activité dans le bâtiment : le guide complet pour artisans et entreprises

Les entreprises et les artisans sont exposés à de nombreux risques pouvant mettre à mal leur survie, notamment celles et ceux intervenant dans le secteur de la construction. Pour s’assurer un avenir, tous les professionnels du BTP doivent anticiper les potentiels aléas. Passons en revue les principales mesures à mettre en place pour travailler en toute sécurité et en complète sérénité.

Respecter les obligations administratives

Tout débute au moment de la création de l’entreprise. La législation française oblige, en effet, toutes les sociétés à être immatriculées. Cet enregistrement s’effectue au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) ou au Répertoire des Métiers en fonction du type d’activité. Dans le bâtiment, le responsable doit également souscrire plusieurs assurances obligatoires, à commencer par la garantie décennale et la responsabilité civile professionnelle. La première correspond à toutes les tailles de structures, y compris les plus petites, à l’image de l’assurance April pour les auto-entrepreneurs. Elle couvre les dommages compromettant la solidité de vos ouvrages durant 10 années. La seconde prend en charge les dommages corporels, matériels ou immatériels causés à des tiers sur vos chantiers. Non obligatoires, d’autres contrats (protection juridique, perte d’exploitation, assurance multirisque professionnelle, etc.) peuvent aussi se montrer particulièrement utiles.

Protéger les chantiers et le matériel

Quel que soit leur domaine de compétences, de plus en plus de professionnels sont concernés par des vols. Les chantiers de construction font certainement partie des sites les plus visités. Ils se tiennent souvent dans des zones peu fréquentées et accueillent parfois du matériel de valeur. Pour décourager les malfaiteurs, il est donc primordial de sécuriser l’espace de travail, surtout en l’absence de personnel humain. Dans un premier temps, installez des clôtures, des cadenas et mettez en place un système d’éclairage performant. N’oubliez pas non plus de rentrer chaque soir le matériel et les engins dans des garages fermés. Étudiez ensuite l’intérêt d’ajouter des systèmes de surveillance plus élaborés (caméra, alarme, détecteur de présence, etc.) pour compléter ce dispositif. L’identification du matériel important à l’aide d’un numéro de série ou même d’une puce GPS et la réalisation d’un inventaire régulier sont aussi considérées comme des idées intéressantes.

Prévenir les accidents

L’employeur a l’obligation d’évaluer les risques professionnels liés aux spécificités de son activité. Ces derniers doivent être déclarés via un outil spécifique nommé le DUER (Document Unique d’Évaluation des Risques), créé en 2021. En parallèle, le dirigeant est incité à investir afin de former régulièrement ses salariés aux gestes de sécurité. Il lui faut de plus veiller au port des équipements de protection individuelle (EPI). Pour réduire le risque d’un accident, le responsable doit instaurer une véritable culture de la sécurité dans son entreprise et sensibiliser chaque collaborateur à une vigilance maximale quotidienne. La mise en place de mesures simples suffit également. Il convient, par exemple, de signaler explicitement les zones de danger sur un chantier ou de contrôler fréquemment l’état du matériel.

Sécuriser le suivi des finances

Une bonne gestion financière joue un rôle important dans la stabilité d’une entreprise ou d’un artisan du BTP. Pour remplacer rapidement un équipement devenu défaillant ou pour investir dans de nouveaux outils, il est indispensable de posséder de la trésorerie. Un suivi précis des dépenses et des encaissements devient alors nécessaire. Des outils numériques permettent d’automatiser tout ou partie de ce pilotage. Les plus efficaces d’entre eux sont même capables de détecter des anomalies ou d’anticiper certaines difficultés à venir. Leur utilisation requiert toutefois certaines compétences comptables. Elle se montre de plus chronophage, surtout pour les plus petites structures. C’est pourquoi certains professionnels préfèrent entièrement déléguer la gestion de leurs finances à un cabinet spécialisé. En plus d’apporter de précieux conseils, celui-ci va aussi veiller au respect des délais de paiement, relancer les clients en retard et même engager des procédures de recouvrement si nécessaire.

Anticiper les évolutions du secteur

Les entrepreneurs et les artisans du BTP doivent enfin faire face à de constants changements. Ils sont ainsi confrontés aux évolutions de l’environnement technologique (méthode de travail BIM pour Building Information Modeling, logiciels de gestion de chantier, applications mobiles de suivi de projet, etc.) et du cadre réglementaire. Il leur faut par ailleurs intégrer à leur réflexion les enjeux écologiques (utilisation de matériaux particuliers ou biosourcés, tri des déchets, économie circulaire, etc.). Anticiper toutes ces modifications reste le meilleur moyen de se protéger contre les risques liés à l’obsolescence des pratiques ou au non-respect des normes en vigueur. Miser sur la formation continue et obtenir des certifications, à commencer par le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), permet par ailleurs de continuer à exercer sur certains chantiers spécifiques (car situés en centre-ville ou dans des zones à faibles émissions). De telles pratiques vont aussi renforcer l’attractivité de la société. Cela devrait améliorer son chiffre d’affaires, mais également faciliter ses futurs recrutements, un atout majeur dans un secteur qui peine à attirer de nouvelles vocations. Dans le même temps, l’entreprise bénéficiera de financements publics.

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